"Les Maritimes": Iles du Prince Edouard, du Cap Breton et Nouvelle Ecosse
Les "Maritimes" ont été concernées toutes les 3 par le passage du cyclone Dorian, qui a déraciné des milliers d'arbres, détruit des infrastructures de bord de mer, noyé quelques terrains de camping... sans faire de victime humaine. Les travaux de remise en état ont débuté rapidement, c'est surtout les premiers jours où on a pu constater l'ampleur des dégâts.
Nous n'avons pas eu le temps de visiter l'île de Terre Neuve, il nous aurait fallu au moins 3 semaines de plus... Pourtant, on nous avait vivement conseillé de la découvrir pour sa beauté et son ambiance particulières, l'accueil de ses habitants... Voilà de quoi alimenter un prochain voyage ?
Sur cette 1ère carte, on peut voir notre route sur les îles du Prince Edouard et du Cap Breton. Une autre carte illustrera notre passage en Nouvelle Ecosse...
Lundi 9 septembre,
Nous traversons le "pont de la Confédération", plus long pont du Canada, et entrons dans la plus petite des provinces canadiennes, l'île du Prince Edouard.
On y pratique largement la culture de la pomme de terre grâce à son sol fertile et ferrugineux. Sur la côte Est, on y rencontre de nombreux villages de pêcheurs de homards. A l'Ouest, on y traverse des villages acadiens et des descendants des Micmacs. Autour de Charlottetown s'est développé un habitat plus résidentiel, avec un niveau de vie qui semble élevé.
L'île du Prince Edouard bénéficie d'une bonne réputation écologique. Nous y avons vu des éoliennes, d'agréables équilibres entre cultures et espaces naturels, la pêche y reste "artisanale", il y règne un calme insulaire très agréable propice aux activités artisanales et artistiques.
A notre arrivée sur l'île, il n'y avait encore ni électricité, ni eau potable dans de nombreux endroits mais les routes étaient dégagées et les travaux de remise en état en cours.
Nous avons fait le tour de l'île (5 jours) en suivant les circuits côtiers préconisés par le guide touristique et emprunté de pittoresques petites routes de campagne. Chaque circuit a ses panneaux symboles ( ex: l'étoile de mer pour les pointes de l'Est... etc). C'est très joliment fait!
Vendredi 13 septembre, nous passons en traversier sur l'île du Cap Breton.
Reliée au continent par une digue (la Canso Causeway), cette "petite" île est très sauvage. Elle est bien connue pour son splendide parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et ses 300 kms du Cabot trail (en voiture) qui en fait le tour, parsemé de randonnées pédestres en forêt.
Escale à Cheticamp ( entrée du p n des hautes terres) où on glane des renseignements et des cartes de rando.
Il y a 3 types de forêts dans ce parc, forêts acadiennes, boréales et taïga .
Il pleut et nous faisons quelques courtes randonnées .
Dimanche 15 septembre , nous marchons sur le fameux " Skyline Trail" et malgré les brumes et le crachin, les vues sont spectaculaires.
Nous avons la chance de rencontrer une maman orignal et son petit dans le brouillard.
Mercredi 18, la forteresse de Louisbourg, une reconstitution qui a nécessité des années d'études et de travail.
On est ramené en 1744 dans cette ville fortifiée française, dernière poche de résistance . En 1760, la forteresse fut détruite et brûlée par l'armée anglaise suite à la prise de la ville de Québec.
Habitants et militaires nous racontent leur histoire en costume d'époque et l'on mange la soupe ( poissons et pois cassés) dans une taverne avec une grosse cuillère en bois...
Le vent glacial souffle fort...
La visite de l’île du Cap Breton nous aura charmé malgré une météo détestable qui nous aura empêché de nous engager dans de plus longues randonnées.
Nous avons aimé ses paysages très vallonnés, ses forêts profondes, ses falaises battues par les vagues, ses habitants accueillants et chaleureux... Çà décoiffe mais c'est très beau!
Nous entrons à présent en Nouvelle Écosse et elle porte bien son nom car les kilts , les tissus écossais font leur apparition dans les magasins de souvenirs...
C'était également un fief acadien, cédé à l'Angleterre par le traité d'Utrecht (1713).
Beaucoup d'Acadiens s'y sont réinstallés d'ailleurs après 1763 et la langue française y est assez présente ( sauf en librairie)
Des champs, des vieux phares, des ports de pêche et surtout 8000 km de côtes dentelées, de caps , de fiords, d'estuaires...L'ambiance est définitivement marine.
Moins montagneuse que Cap Breton, elle se prête bien à une agriculture diversifiée.
Vendredi 20 septembre, on fait une halte à"Grand Pré", site commémoratif de la déportation des acadiens. Situé au nord de la vallée d'Annapolis, face au bassin des Mines, il n'y reste que des jardins, une petite église et la fameuse statue d'Evangéline (héroïne du poème épique de H W Longfellow racontant l'histoire de la déportation des acadiens). Ici, les villages ont été brulés, les familles séparées , embarquées sur des navires et éparpillées sur la côte Est américaine, la Louisiane, les Antilles ou ramenées en France et en Angleterre.
Des systèmes d'irrigations ingénieux avaient rendu ces terres très fertiles donc convoitées.
Jeudi 26 septembre : nous allons consacrer ces quelques jours à la préparation de notre voyage retour... Eh oui, notre date de retour tant attendu se rapproche ...
Tout d'abord vidange du camion et chek up...tout va bien... la petite fuite du liquide de refroidissement du moteur ne s'est pas aggravée. Il a été bien vaillant notre Tyva tout au long de ces 76000 km ( en deux ans... de l'extrême sud de la Patagonie au nord de l'Alaska puis à l'extrême Est du Canada).
Enfin, le transitaire, après 3 mails, nous a répondu et l'on passe récupérer les papiers nécessaires pour l'embarquement du véhicule au port d'Halifax.
On s'installe à Shubie Park à Dartmouth pour quelques jours...
Nettoyage, rangements, vider les bouteilles de gaz ( ce sera le plus long...), tout doit être vide en apparence ! (pas facile après deux de voyage dans un si petit espace...).
Le bateau a déjà pris un jour de retard au moins mais les cyclones se succèdent en Atlantique et on peut le comprendre...
Halifax, deuxième plus vaste port naturel du monde est la capitale de la Nouvelle Écosse.
C'est une ville florissante, très cosmopolite, universitaire, aux traditions celtiques et gaéliques Nous en commençons la visite en prenant un traversier de Dartmouth mais y séjournerons aussi quelques jours après avoir déposé le camion au port.
La citadelle et un beau musée sur la forte implication des canadiens à nos côtés durant les 2 dernières guerres mondiales
Mardi 1er octobre, le camion est au port en attente du cargo. Nous n'avons pas été visité par les douanes pour le moment et tout est allé très vite.
Nous partons visiter le beau musée de l'immigration à Halifax ainsi que les quais proches. Ici, plus d'un million de personnes ont débarqué entre 1910 et 1950 et beaucoup reviennent marcher dans les pas qui les ont menés au Canada avec émotion.
Nous rencontrons un couple d'italiens qui nous racontent leur histoire, les larmes dans les yeux....
Nous visionnons aussi un très beau film fait de témoignages de plusieurs immigrants, leurs motivations, leurs histoires...
Six mois d'imprégnation avec la langue anglaise ont fait que l'on comprend de mieux en mieux, mais notre prononciation est encore parfois un obstacle aux conversations plus techniques...